On les a appelés les « mauvais garçons de Londres ». Ils sont la bande-son de la rébellion, l’incarnation d’un rock’n’roll brut, sexy et éternellement jeune. Leur musique a traversé les décennies sans jamais perdre de sa superbe, portée par des riffs de guitare devenus mythiques et une présence scénique animale. Capturer une telle énergie, un tel héritage, relève de la gageure. Comment mettre en boîte le « Sympathy for the Devil » ou le « Gimme Shelter » ? Comment traduire en image l’alchimie entre Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood ? La réponse tient peut-être dans un petit objet qui, comme leur musique, a su traverser le temps sans prendre une ride : un jeu de cartes The Rolling Stones.
Face B : Le diable est dans les détails
Theory11 ne s’est pas contenté de créer un produit dérivé ; ils ont composé un album visuel. L’étui, du rouge éclatant du groupe, est une déclaration d’intention. Pas de fioritures, juste l’essentiel : la célébrissime « Hot Licks », cette langue tirée, provocante, qui est devenue bien plus qu’un logo, un véritable symbole de la contre-culture.

Le tout est rehaussé de touches jaunes et blanches, comme les lumières d’une scène de stade. L’ouverture est un rituel. On ne déchire pas le cellophane, on brise le silence avant le premier accord. L’intérieur de la boîte nous plonge immédiatement dans l’ambiance d’un backstage survolté.
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Chaque carte est un couplet de leur longue histoire. Les figures royales sont un panthéon. On y retrouve les membres du groupe, non pas dans des portraits figés, mais dans des illustrations qui capturent leur essence sur scène. L’As de Pique, pièce maîtresse de tout jeu, arbore fièrement la langue iconique, fusionnant deux symboles de pouvoir. Les Jokers, quant à eux, sont un clin d’œil direct à leur discographie.
Mais le véritable tour de force est dans le détail : la typographie « Stones », reconnaissable entre mille, habille chaque index, et le dos des cartes, orné d’un motif répétitif de la langue, crée un effet hypnotique, presque psychédélique, lorsqu’on l’effeuille. C’est un objet qui a du « groove ».

Plus qu’un jeu, une attitude
Ce paquet n’est pas fait pour rester dans sa boîte. Il est conçu pour vivre, pour être brassé au son d’un bon vieux blues rock. Ou pour claquer sur le bois d’un bar. Theory11 a réussi à infuser dans le carton l’attitude même de The Rolling Stones : un mélange de classe britannique, d’arrogance rock et d’une incroyable attention au style. C’est un hommage qui ne sent pas la naphtaline, mais la sueur des concerts et le cuir des blousons. En fin de compte, ce jeu de cartes est comme leurs meilleures chansons : il donne une furieuse envie de monter le volume et de se laisser emporter.



